Le Ventre du président

Frais fringant époustouflant même. Ce premier roman ne ressemble à aucun autre premier roman. Nul ego fâcheusement développé nulle petite histoire d'amour personnelle couchée à peine voilée sur le papier nul émoi d'écrivain débutant. Non un vrai roman une vraie histoire originale qui tombe comme un météorite dans le paysage littéraire. C'est l'histoire du président de la Compagnie générale emménageant au 2-bis d'une avenue chic. Il achète le septième et dernier étage entreprend de vastes travaux qui pourraient être une forteresse ou un véritable champ de foire reçoit tous les jours d'énormes paquets interdit l'accès de son appartement à la concierge s'exprime peu se révèle insaisissable au fil d'horaires incohérents? De quoi exciter ses colocataires aiguiser la curiosité malsaine imaginer le pire fantasmer de quoi faire parler pour un oui pour un non sur des sacs poubelle qu'il vide dans la nuit sur des cuissardes qu'il porte le soir sur des plantes qu'il arrose à toute heure sur les drôles de bruits et les mugissements qui s'échappent du dernier étage. On médit on maudit. De quoi ruminer surtout ! Au bout des interrogations et des interprétations Cookie Allez dessine avec ce Ventre du président un remarquable portrait de la mesquinerie ordinaire de la vacherie des uns et des autres sans faire de concession tout en restant drôle et désopilante. --Céline Darner