Le vieil homme et la mort

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Le vieil homme et la mort Agrandir l'image

Giesbert Franz-Olivie
Gallimard. 1996
in8. Broché. 147 pages
isbn-10: 2-07-074566-X
isbn-13: 978-2-07-074566-1
Bon Etat

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160788

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Mitterrand était meilleur et pire qu'on le croyait. Ce libertin du pouvoir s'aimait trop et se pardonnait tout. Mais il ne mentait pas tout le temps. Il ne se moquait pas de la misère du monde ni du malheur des siens. Il était sincèrement pour l'égalité entre les hommes plus qu'entre les sexes. Il avait la tête pleine du siècle des Lumières d'où il venait après un crochet à la fin du XIXème du côté de Thiers ou de Gambetta selon les jours. Même quand les chandelles de l'Elysée se furent éteintes pour lui il continua à tenir tête à la maladie qui crispait son sourire et alourdissait ses paupières sans jamais lui faire perdre son regard d'enfant mutin. Il était l'homme qui disait sans cesse non ; non à de Gaulle non au PC non à son passé non à son cancer non à la mort. Tant que son coeur battait son bon plaisir aura été d'enfreindre les règles et de s'ériger au-dessus des lois autant que du genre humain. Qu'on ne s'y trompe pas : cet homme fut nietzschéen jusque dans l'agonie. C'est pourquoi il n'a pas fini de nous fasciner. Avec lui j'étais comme l'Hermione de Racine. Je l'aimais trop pour ne le point haïr ; je le haïssais trop pour ne le point aimer